J’ai ce projecteur depuis mon enfance où je l’avais trouvé en brocante fin des années 90.
Peu de temps d’ailleurs après l’avoir eu, en voulant l’essayer, la courroie a cassée entraînant ma première brûlure de film, juste la frame devant la lampe heureusement.
A cette époque, il était encore possible d’amener son projecteur chez le réparateur du coin pour y faire changer la courroie.
Sauf que nos jours, trouver un réparateur qui fait de tout c’est plus très courant et trouver un réparateur acceptant de s’occuper d’un vieux projecteur Super 8, je doute que ça soit facile.

Pendant pas mal d’années, mon projecteur a bien marché sans aucun soucis.
Jusqu’au jour où un problème se produisit.
Lorsque je mettais le commutateur rotatif de commande sur la position « en avant » pour faire avancer le film en avant, le moteur ne tournait plus.
Ma « réparation » temporaire que j’avais faite, quand j’étais plus jeune et que je bricolais déjà un peu, a été d’inverser les câbles d’alimentation du moteur à courant continu faisant que la mécanique tournait alors en avant sur la position « en arrière ».
Par contre, il n’y a évidement pas de son en position « en arrière ».
Donc mon projecteur ayant pourtant ce qu’il faut pour lire les pistes sonores sur les pellicules Super8 et produire du son était pour le moment condamné au silence.

Quelques années passèrent où mon projecteur resta dans un coin avec le capot partiellement retiré laissant la poussière se déposer à l’intérieur ...

Puis un jour, je me suis décidé à le ressortir pour essayer de voir ce qu’il se passait et essayer de le réparer pour en profiter à nouveau.


Le commutateur rotatif est composé de 3 microswitchs tenants avec des vis :
- 1 Matsushita AM310038 de 250V 6A (le noir)

Un des AM47008 était HS. Je l'ai alors remplacée par un microswitch que j’avais en stock et qui allait faire l’affaire le temps que je les remplace tous pensant que vu leur âge, ils n’allaient pas tarder à lâcher aussi.
Et l’opération fut un succès !


Par contre, sa vieille courroie commençait à montrer des signes de fatigue. Le projecteur fonctionnait encore mais elle, elle n’avait pas bonne mine.


Et puis un jour, PAF ! Elle finit par lâcher ...


La quête d’une nouvelle courroie commença.
Et je ne m’attendais pas à ce qui aller m’arriver pour vouloir faire fonctionner mon projecteur correctement …

Je savais qu’il existait des revendeurs en ligne qui proposaient des courroies pour projecteurs Super 8.
Je fis alors une commande de courroie pour mon modèle de projecteur chez Antabazar.
C’est une courroie ronde similaire sur la photo à l’ancienne.


Quelques temps plus tard, je reçoit la courroie ronde mais quelque chose ne convient pas avec elle ...
Elle est moins large en taille de section que l’originale mais aussi plus large en diamètre !
Une fois installé dans le projecteur, on voit tout de suite qu’il y a quelque chose qui ne va pas.


En testant avec un film, je me rends compte que le projecteur va plus lentement. Beaucoup plus lentement.
Si je met le projecteur en mode 24 images/s, j’ai l’impression que celui ci est plus proche des 15 images/s que 24 !
Et si je le met en 15 images/s, là on voit carrément l’obturateur défiler lors de la projection …
Donc cette courroie ne permet pas de bien transmettre l’énergie du moteur à la mécanique.

Je pars donc à nouveau en quête d’une courroie pour mon projecteur.

Le seul autre endroit où je trouve une courroie ronde pour mon projecteur est sur une boutique eBay … en Amérique du Nord !
Là, ça pique un peu niveau frais de ports pour juste une courroie.
Vu le précédent échec, je n’avais envie de payer cher sans être sûr que ça allait fonctionner.

En regardant par où passe la courroie, je me suis dit que je pourrais tenter d’utiliser une courroie hexagonale.

Je commence alors à prendre des mesures de l’ancienne courroie que j’ai conservé et je note les valeurs suivantes :
- Type : Courroie ronde
- Diamètre section : 5mm
- Longueur : 190mm
Puis j’arrive à en trouver une avec des dimensions proches en version dentée (mais ça on s’en fou) sur une boutique de machines à coudre.


Malheureusement celle ci est un peu trop large.
Je tente alors une nouvelle commande d’une courroie similaire avec un plus petit diamètre mais celle-ci n’est jamais traitée car le Covid a pointé le bout de son nez en France et beaucoup de commerces se sont mis à l’arrêt.


C’est vraiment TRÈS moche mais ça a fait le job en attendant de trouver mieux.

Pendant ce temps là, j’avais remarqué un soucis avec le son. Si on le montait trop fort, le haut-parleur se mettait à siffler très fort !
C’est un signe comme quoi les condensateurs chimiques de l’électronique montrent des signes de fatigue et qu’ils se mettent à fuir. Il est temps de les remplacer.

Donc c’est partit pour ça !

Je commence d’abord par noter les différentes caractéristiques des condensateurs chimiques existants :
- Marque (pour l’archivage, tous de chez Marcon)
- Type (tous des condensateurs d’utilisation générale, pas de Low ESR ou autre)
- Catégorie (axial ou radial)
- Capacité
- Tension
- Longueur/largeur/diamètre
- Écartement des pattes si besoin


Je ne cherche pas à changer les condensateurs film (ceux en vert) et céramiques car il y a peu de chance que ceux ci aient défaillis dû au fait qu’il y ait pas de composé chimique similaire aux condensateurs dits justement chimiques à l’intérieur qui pourrait se dégrader avec le temps.

Je me lance alors ensuite dans la recherche des composants neufs et récents puis je trouve des références de condensateurs de chez Nichicon et Panasonic, de très bons fabricants, qui iraient très bien pour les condensateurs radiaux et des références de chez Vishay (les prix piquent chez cette marque mais c’est de la bonne came) pour les condensateurs axiaux.


Note importante : Non, il ne faut surtout pas utiliser des condensateurs chimiques New Old Stock. Ils peuvent paraître en bon état au début et sembler bien fonctionner mais ça reste des vieux composants dont l’intérieur a aussi vieillit et ils peuvent vite se dégrader et devenir dangereux. Libre à vous si vous aimez les effets pyrotechniques. Bon ok j’exagère mais un gros condo quand ça pète c’est violent !

Après avoir reçus tous les nouveaux composants, on commence le remplacement des anciens.


Certains composants sont parfois collés pour éviter qu’ils bougent et que les soudures se cassent.
Il faudra s’aider d’un petit tournis plat pour aider à décoller le condensateur. C’est pas trop grave si on abîme l’ancien composant mais il faut attention à ne pas abîmer la PCB.
Un petit nettoyage ensuite avec un peu d’alcool isopropylique et c’est bon. :)


Vu que les PCB sont retirés, autant en profiter pour nettoyer la mécanique avec d’alcool isopropylique puis regraisser avec de la graisse au lithium ou relubrifier avec de l’huile.


L’évolution des technologies fait que parfois certains composants deviennent plus petits et c’est amusant à comparer ! :D

Tous les condensateurs changés, il n’y a désormais plus aucun problème avec le son ! \o/

Entre temps, j’ai découvert qu’il était relativement facilement possible de se faire des courroies sur mesure en utilisant du « fil » polyuréthane à courroie et que ce n’était pas très cher.
Il suffit de faire chauffer les deux extrémités de ce fil avec un fer à souder par exemple, de les rapprocher et de les maintenir pour qu’ils se collent et que l’ensemble fasse une courroie plutôt résistante.
Je me suis dit « Pourquoi pas ! Ça a l’air intéressant ! ».




La courroie d’origine fait 190mm de long.
Vu qu’on fait chauffer les deux bouts du fil et qu’ils vont forcément se retrouver appuyés l’un contre l’autre pour être collés, la longueur totale du fil va très légèrement diminuer de quelques millimètres. Donc il faut mieux prendre une longueur un peu plus longue que la courroie originale.


J’ai retiré ce qui dépassait avec une pince coupante et c’était bon !
Bon, il y a moyen de faire plus joli mais ça fait le taf.


Après installation de cette courroie « maison » dans le projecteur, le résultat est parfait !
La mécanique fonctionne parfaitement à la bonne vitesse !


Je ne me suis pas occupé de la grande courroie qui permet de faire tourner les bobines car celle-ci est encore en bon état.

Je trouve que cette solution avec du « fil » pour courroie au polyuréthane reste la meilleur dans ce cas et je la réutiliserai pour d’autres cas où il est difficile de trouver une bonne courroie dans le commerce.

J’en profite pour faire une note au sujet aux revendeurs de courroies qui ne précisent jalousement JAMAIS les caractéristiques de leurs courroies lorsqu’il s’agit d’une courroie dédiée à un appareil particulier.
Du coup, on est obligé de faire une confiance un peu aveugle au vendeur et parfois on a de mauvaises surprises.
C’est assez pénible quand on trouve des courroies en vente pour soi-disant tel ou tel appareil mais qu’on ne trouve absolument nulle part les caractéristiques de la bonne courroie qu’il faut. C’est pas pratique pour le jour où il faudra en chercher ailleurs par soi-même.
Et en plus, ces courroies « dédiés » sont parfois plus chères !

Après quelques mois d’utilisation, j’ai à nouveau un problème de moteur qui ne tourne pas mais cette fois-ci c’est lorsqu’on met le commutateur rotatif sur la position « arrière » afin de pouvoir rembobiner un film par exemple.
Il fallait s’en douter que ça allait arriver vu qu’un seul des 3 microswitchs avait été changé.


J’ai alors décidé de remplacer proprement tous les microswitchs du commutateur rotatif pour régler le problème définitivement.

Pour rappel, il y avait à l’origine :
- 1 Matsushita AM310038 de 250V 6A (le noir)
- 2 Matsushita AM47008 de 250V 2A (les rouge-noirs)

Ils ont donc tous étés remplacés par des Omron V-10G-1E4-K de 250V 10A.